Marion Waller présente son plan pour une école qui protège et émancipe

La parole des enfants se libère actuellement et nous oblige. Nous devons faire de l'école un refuge. Comme #MeToo a marqué un tournant pour les femmes, ce moment doit être un tournant pour la protection de l'enfance.

Les affaires récentes, à Bétharram ou Stanislas, ont mis en lumière les failles de notre système. Nous avons le choix : détourner les yeux ou agir.

Soit le couvercle se referme jusqu'au prochain drame, soit nous les adultes - responsables politiques en tête - prenons les choses en main pour dire plus jamais ça, pour dire qu'à compter de ce jour l'école doit être une safe place absolue.

Une safe place, cela veut dire que l'école doit être un refuge face aux violences du monde, de la famille, de la société ; mais également, que l'on doit n'y subir aucune violence.

Le projet éducatif sera au cœur de notre projet politique pour que l'école protège et assure l'émancipation de nos enfants.

La réponse n'a rien de simple : elle impose une action coordonnée de l'ensemble des acteur.ices - enseignant.e.s, parents d'élèves, associations, psychologues ; et elle nécessite des moyens pour réduire le nombre d'élèves en classe, pour former les enseignant.e.s et déployer des acteur.ices socio-éducatifs.

Or que fait le Gouvernement face à cette urgence nationale ? A Paris, il nous promet plus de 100 suppressions de postes d'enseignants pour la prochaine rentrée, soit un quart de l'ensemble des suppressions de postes dans toute la France. La réponse de ce gouvernement, c'est encore une fois moins d'encadrement, moins d'accompagnement pour nos enfants.

Face à cet abandon, à ce renoncement, la Ville de Paris peut montrer qu'un autre chemin est possible pour nos enfants, c'est à nous de mettre l'école au centre de nos préoccupations et de nos engagements.

En tant que candidate à la Mairie de Paris, je veux que le projet éducatif soit au centre de mon engagement.

Je crois en une école qui libère les enfants de leurs peurs et de leurs souffrances, en les écoutant et en prenant soin d'eux. Une école qui les libère des assignations sociales, en leur donnant les savoirs et les chances de choisir leur avenir. Une école qui soigne chaque enfant pour mieux soigner notre avenir collectif.

Nos propositions pour protéger et émanciper nos enfants :

Pour protéger :

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  Multiplier les ateliers de sensibilisation et de lutte contre toutes les discriminations, sur les temps périscolaires gérés et financés par la Ville de Paris. A Paris, 4 enfants sur 5 participent aux activités périscolaires portées par nos établissements et associations partenaires, soit près de 90 000 élèves de maternelle et de primaire. Donnons aux enfants de Paris les moyens de se défendre, sans attendre.
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  Imposer à tous les établissements un protocole commun de lutte contre les discriminations et contre toutes les formes de violence. Ce protocole concernera également les établissements privés percevant un soutien financier de la Ville de Paris, ce qui a représenté, en 2025, plus de 55 millions d'euros aux écoles privées sous contrat, au titre de la prise en charges des dépenses de fonctionnement par les communes. J'assumerai ainsi de suspendre ces financements pour les établissements qui ne se mobilisent pas avec nous.
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  Installer avant la prochaine rentrée scolaire des boîtes Papillon (dispositif de boîte aux lettres qui permet aux enfants de sonner l'alerte par une lettre ou un dessin, porté par l'association Les Papillons) dans chacune des 631 écoles de Paris ; avec l'Education nationale, avec les services de l'éducation et de la protection de l'enfance, avec les associations.

Pour émanciper :

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  Refaire de l'école publique le creuset de l'excellence républicaine, en combattant école après école le désengagement de l'Etat qui laisse le champ libre à l'enseignement privé. Loin de culpabiliser les familles, mon ambition est de rendre l'école publique tellement forte et attractive qu'elle redevienne le choix naturel pour tous. L'école publique est le ciment de notre histoire et de nos valeurs, nous devons la réenchanter pour en refaire un lieu d'épanouissement et de réalisation de la promesse républicaine.
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  Une école ouverte toute la journée, qui s'adapte aux rythmes des parents parisiens et reste ouverte du matin jusqu'à la fin d'après-midi ou début de soirée, sans rupture brutale entre les temps scolaires et périscolaires.
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  Mettre l'écologie et la nature au cœur de nos écoles parisiennes. Nous développerons massivement l'"école dehors", dispositif éducatif très populaire notamment dans les pays scandinaves, qui permet de faire école dans un jardin, un bois, etc, rapprochant ainsi les plus jeunes de la nature. Chaque école doit pouvoir être liée à un lieu de nature pour que les enseignant.es volontaires testent ce dispositif. Nous développerons les dispositifs d'accueil au bois de Vincennes et de Boulogne, mais également au sein des parcs naturels et jardins publics dans Paris et le Grand afin de former nos enfants à la protection de nature, à la valorisation biodiversité et à la défense de l'environnement.
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  Nous poursuivrons la création de "cours oasis" qui ont prouvé leur succès, permettant aux enfants d'avoir une cour de récréation végétalisée, un îlot de fraîcheur pour le quartier, et des activités donnant plus de place aux filles.
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  Créer de nouveaux postes de Professeurs de la Ville de Paris (PVP) et proposer la création d'un corps de Professeurs du Grand Paris, appelés à intervenir prioritairement dans les écoles des quartiers populaires. Il s'agit aujourd'hui d'une magnifique spécificité parisienne, qui permet d'apporter des enseignements additionnels aux enfants de Paris en matière de musique, arts plastiques et éducation physique lors du cycle élémentaire. Autant de disciplines auxquelles les enfants issus de milieux populaires ont moins accès que les enfants plus favorisés.

L'inclusion, le respect et la bienveillance sont les piliers de notre programme Partager Paris. La place des enfants dans ce projet de ville sera centrale car une société qui fait attention à ses enfants prend soin de l'avenir. L'école doit être le premier lieu de la mixité, de l'émancipation et de l'égalité. Paris doit se donner tous les moyens pour que cette ambition soit une réalité.

Marion Waller
Candidate à la primaire socialiste pour Paris