Partager Paris
Lettre aux militant.es

Chères parisiennes, chers parisiens,
J'ai décidé de présenter ma candidature à la primaire socialiste de Paris afin de porter avec vous une vision et un projet pour l'avenir de notre ville. Mon projet est celui de « Partager Paris » : partager la ville avec les plus vulnérables, préparer l'avenir avec les autres villes du Grand Paris, partager l'espace public.
Le 30 juin prochain aura lieu un vote capital pour l'avenir de Paris. Après 25 ans de gauche au pouvoir qui, sous les mandats de Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo, a transformé et embelli Paris, qui l'a rendue plus écologique, plus sociale, plus démocratique, nous devrons choisir un projet et une personne qui incarnent un nouvel élan auprès des Parisien.nes, dans la fidélité à cette histoire.
Pour le prochain mandat, nous devrons agir pour le partage de notre ville avec les plus vulnérables, pour le partage de l'espace public, pour le partage avec les villes voisines afin de mettre en œuvre le Grand Paris. Paris a été transformée comme rarement dans son histoire et cette attractivité l'expose aussi à des risques de prédation, de spéculation, de marchandisation. Nous devons lutter contre la gentrification pour que Paris reste populaire et abordable: grâce à une action coordonnée à l'échelle du Grand Paris et à la transformation massive de bureaux en logements, nous ferons baisser le coût du logement, première mesure pour le coût de la vie des parisien.nes. Nous poursuivrons le développement du logement public et social qui permet la mixité de notre ville. Nous devons partager la rue pour que les enfants, les personnes en situation de handicap, les personnes âgées, puissent y déambuler en toute sécurité. Nous devons partager nos ressources avec d'autres villes du Grand Paris, et notamment la Seine-Saint-Denis, pour que le Grand Paris cesse d'être le territoire le plus inégalitaire de France. Notre projet ne peut s'arrêter aux frontières de notre ville en la matière.
Partager Paris, c'est aussi se battre pour que l'école publique reste une priorité à l'heure où des classes ferment à Paris et qu'on ne donne pas suffisamment de moyens à l'école publique dans un contexte de hausse de l'éducation privée. Pour les familles parisiennes, notre service public doit continuer à s'adapter au plus près du quotidien et de l'évolution des modes de vie, notamment pour les familles monoparentales. Je veux aussi étendre le service public de la mort pour assurer à tous.tes des obsèques accessibles et respectueuses. En matière de service public de la santé, de la sécurité ou de la propreté, nous devons nous battre contre les inégalités qui persistent entre les différents quartiers : tout le monde doit avoir accès au même seuil de qualité de vie, que l'on vive aux portes de Paris, dans le centre de Paris ou encore dans le Grand Paris.
Paris est une grande capitale culturelle et doit être à ce titre un pôle de résistance pour lutter contre les vents mauvais qui soufflent contre l'art et la culture en France et à l'étranger. Notre ville doit plus que jamais défendre un service public de la culture populaire, au plus près des habitant.es, avec ses bibliothèques, ses conservatoires, ses théâtres, ses salles de concerts et ses lieux de fête. Ce n'est rien d'autre que l'esprit de Paris que nous avons tous en partage, que nous devons défendre. Nous devons renforcer et investir dans tout ce qui nous relie: les lieux de sport, les associations, l'éducation populaire, le commerce de proximité. Tout cela est politique, d'autant plus dans la période que nous connaissons.
Partager Paris, c'est aussi inventer de nouveaux droits, et se battre pour le maintien de certains droits menacés. Paris est une ville d'avant-garde féministe et notre rôle est aussi de faire changer la loi, de faire évoluer les pratiques. Je souhaite que Paris soit pionnière en matière de congé paternité, à égalité avec le congé maternité. Je demanderai à ce que l'accès à la congélation d'ovocytes et à la PMA soit simplifié et plus rapide dans la ville. Je connais aussi la difficulté qu'ont encore certaines femmes pour avoir accès à l'avortement, je veillerai à ce que ce droit ne soit jamais remis en cause et que l'accompagnement soit le meilleur possible. Enfin, je sais l'importance que revêt Paris pour les personnes LGBTQIA+: notre ville doit rester un lieu de luttes, d'avant-garde et un refuge; je me tiendrai toujours à leurs côtés dans leurs combats. Alors que l'homophobie, la transphobie, le sexisme, le racisme et l'antisémitisme augmentent, Paris doit être plus que jamais un havre de tolérance, une ville qui célèbre la diversité et la différence.
En matière d'écologie, le partage signifie un accès à des ressources saines pour tous.tes : en termes d'alimentation, d'eau, de nature en ville. Je veux poursuivre l'action visionnaire d'Anne Hidalgo en la matière. La Seine incarnera ce nouveau lien aux ressources qui dépassent souvent notre territoire administratif : elle aura des droits et sera protégée, de sa source à la mer. Je veux que tous.tes les parisien.nes disposent d'une alimentation biologique et locale à tarif accessible, en premier lieu dans nos cantines scolaires. Je poursuivrai la transformation de notre espace public pour que chacun.e ait accès à des lieux de nature près de chez lui.elle :dans les cours d'immeuble, sur les toits, dans les cours d'école, dans la rue. Grâce à une action à l'échelle du Grand Paris, notre projet en matière de transports sera d'autant plus cohérent : nous devons repenser les interconnexions, créer des pistes cyclables sécurisées dans toute la métropole, améliorer la circulation des bus, profiter de l'arrivée des gares du Grand Paris Express pour faire baisser la circulation automobile et offrir des solutions à chacun.e. Nous ne pouvons pas avoir une métropole à deux vitesses avec Paris d'un côté et les autres villes de l'autre.
Partager Paris, cela signifie également partager le pouvoir. Dès la campagne électorale, nous devrons incarner une représentativité au plus près de la sociologie parisienne et des combats pour les plus précaires. Je pense à des professions qui subissent des formes de précarité et des rythmes difficilement soutenables, à l'image des livreur.es à vélo ou des employé.es de ménage : nous devrons leur donner une voix importante dès la campagne et tout au long du mandat. Je pense aux personnes en situation de handicap, aux personnes discriminées pour des questions de genre, d'origine, d'orientation sexuelle : nous ferons campagne avec eux.elles et pour eux.elles. Nous devrons également penser une nouvelle étape de notre démocratie représentative et participative, pour que les parisien.nes soient au plus près des décisions, qu'ils.elles soient écouté.es, considéré.es tout au long du mandat.
Paris est ma passion et j'ai la chance d'œuvrer à la transformation de cette ville depuis 10 ans. J'ai adhéré au Parti Socialiste en 2013, j'ai ensuite poursuivi mon engagement à l'Hôtel de Ville, puis j'y suis revenue afin de militer à Paris: mon parcours politique a toujours été dédié à notre ville. J'ai eu la chance de participer activement à deux campagnes aux côtés d'Anne Hidalgo, avec qui j'ai appris la ténacité, le courage, l'exercice politique en tant que femme. En 2020, j'ai co-fondé le collectif "Fortes" pour porter les sujets féministes dans sa campagne. A l'Hôtel de Ville, je me suis notamment occupée des sujets d'architecture et d'urbanisme, mais aussi du funéraire, qui me tient énormément à cœur. J'y ai appris comment le service public peut assurer la dignité de tous.tes jusqu'à la tombe et à quel point cela compte. J'ai aussi eu l'honneur de travailler à de nombreux projets qui ont marqué l'évolution de cette ville, comme les rues aux écoles, de grands projets d'architecture comme "Morland Mixité Capitale" dans Paris Centre, ou encore le mémorial dédié aux victimes des attentats du 13 novembre 2015. J'ai aujourd'hui la chance et l'honneur de diriger le Pavillon de l'Arsenal, l'un des centres d'architecture et d'urbanisme les plus importants d'Europe, où l'on pense l'avenir de Paris. J'ai toujours tenu à garder un lien fort avec la société civile via ces activités professionnelles et politiques : les associations, les artistes, les intellectuel.les et ai œuvré à leur participation dans cette campagne dans le cadre de notre projet « Paris 2030 ». Je suis convaincue que le Parti Socialiste sera fort dans cette alliance avec des personnalités qui nous aident à penser l'avenir de la ville. Nous avons toujours gagné Paris avec ces deux piliers : un parti fort localement et un lien étroit avec la société civile.
Enfin, partager Paris, c'est la partager avec le monde entier : je suis franco-allemande et j'ai à cœur que notre ville soit résolument européenne, soit un phare dans un moment de bascule vers des populismes et des régimes autoritaires, que Paris reste un refuge, que Paris utilise sa voix pour dénoncer les atrocités qui se déroulent en Ukraine, au Moyen-Orient, en Iran ou en Afghanistan. Paris doit rester ce phare dans un monde en souffrance.
Cette primaire ouvre une opportunité extraordinaire : d'effervescence des idées et de mobilisation des parisien.nes pour construire notre projet commun. Depuis plusieurs mois, les récits qui sont faits de nous se concentrent sur de supposés calculs ou conflits entre clans plutôt que sur les idées, les visions et les personnalités. Les nombreux.ses militant.es avec qui j'échange me font régulièrement part de leur souhait d'une autre dynamique, qui redonnerait à cette primaire toute son ambition à la fois démocratique, programmatique et fédératrice. C'est aussi la raison de ma candidature. Je n'ai pas d'autre projet que Paris. J'y investirai toute mon énergie, j'y associerai le plus grand nombre, dans la joie, le sérieux, la détermination et la fraternité/sororité socialiste.
Partout dans le monde, des jeunes femmes portent l'espoir et sont au cœur des combats écologistes, féministes, anti-racistes. Je fais partie de cette « génération climat » qui sait que la planète bascule, qu'il faut se battre vite, que nous n'avons pas le choix et cela me donne le double d'énergie pour lutter. Alors que des masculinistes arrivent au pouvoir aux Etats-Unis et ailleurs, Paris doit continuer à montrer l'exemple en portant des femmes au pouvoir !
Dès maintenant, nous devons nous concentrer sur notre vrai ennemi, qui n'est pas en interne: la droite parisienne. Nous aurons à affronter collectivement un projet réactionnaire, anti-écologique, anti-social, un projet de retour en arrière. Je veux mettre toutes mes forces dans cette bataille pour éviter que notre ville se replie sur elle-même, ne se consacre qu'aux privilégié.es, ne soit plus cette terre d'accueil. Paris n'est rien sans le partage et c'est pourquoi la gauche doit rester au pouvoir. Je connais de longue date Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud, j'ai hâte de débattre avec eux et je sais que nous saurons nous rassembler à l'issue de la primaire et avec nos partenaires.
Nous avons la chance d'avoir une équipe socialiste engagée au quotidien, expérimentée et passionnée : je pense aux Maires d'arrondissement qui font un travail formidable reconnu par les parisien.nes, aux adjoints à la Maire et conseiller.es d'arrondissement, aux secrétaires de section, à tous.tes les militant.es. Nous devons aujourd'hui nous rassembler et mêler l'expérience et le renouveau afin de porter ce nouveau cap auprès des Parisien.nes. Nous devrons aussi inventer une nouvelle alliance avec nos partenaires communistes et écologistes: cette coalition a montré ses preuves et je souhaite la reconduire pour gouverner Paris ensemble.
Vous pouvez compter sur ma détermination, j'ai hâte d'échanger avec vous et de construire ce projet ensemble.
Amitiés socialistes
Marion Waller
Candidate à la primaire socialiste pour Paris